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Depuis notre premier article sur les drogues de synthèse dites légales, celles-ci se sont multipliées et déferlent désormais sur l’Europe à une vitesse vertigineuse. Après la Méphédrone, qui avait beaucoup fait parler d’elle en 2009/2010, les dérivés de kétamine semblent avoir repris le tristement célèbre flambeau des « legal highs ». En effet, depuis l’interdiction de la Kétamine en Europe, les « kéta-likes » n’ont cessé de se succéder, de la Méthoxétamine à la Méthoxykétamine.
Mises au point par des laboratoires non-identifiés et souvent clandestins, ces nouvelles molécules apparaissent les unes après les autres, sans contrôle, et surtout sans aucune connaissance de leur dangerosité pour la santé.
L’objectif de cet article est donc d’expliquer comment ces « kéta-likes » (famille des drogues dissociatives similaires à la Kétamine) arrivent sur le marché, de leur synthétisation à leur commercialisation.
Commençons par le commencement : la kétamine.
Pour mémoire, il s’agit d’une drogue dissociative, que les médias ont eu tendance à décrire de façon un peu simpliste comme un anesthésique pour chevaux. En France, cette drogue reste relativement marginale. Elle se cantonne principalement aux amateurs de Teknivals et de raves. Elle est encore relativement rare dans les boites de nuit, où la cocaïne et le MDMA (ecstasy) occupent la tête de gondole. En ce sens, on peut dire que la France fait de la résistance, car chez nos voisins européens, la « kéta » est depuis des années l’une des drogues les plus prisées des clubbeurs et autres ravers. Que l’on soit à Berlin, à Londres, à Madrid ou dans les capitales d’Europe de l’Est, la kétamine s’est malheureusement rependue partout. Dans certains pays du monde, la « k » est même en vente libre en pharmacie, comme c’est le cas en Inde, premier pays producteur de kétamine, où il suffit de se rendre dans un « drugstore » pour y acheter une fiole contre une quinzaine d’euros. Ce dissociatif est également très présent au Canada et aux Etats-Unis, même si dans ce dernier pays, le PCP garde encore l’avantage.
Si la France est encore relativement épargnée, c’est notamment pour une question d’image. Pour les consommateurs de substances psychoactives, la « drogue du cheval », ce n’est pas très sexy. Evidemment, on ne s’en plaindra pas, même s’il est à déplorer que le relatif désamour des clubbers français pour la « k » est aussi dû à leur appétit grandissant pour la cocaïne et le MDMA.
En France et dans toute l’UE, la kétamine est classée comme stupéfiant depuis près de 10 ans. Comme pour beaucoup d’autres drogues, nos amis britanniques ont cherché à en développer une version légèrement modifiée, et de ce fait, légale. C’est le principe dors et déjà bien connu des Research Chemicals, alias RC ou bien encore « Legal Highs ». Outre-manche, les sites internet qui proposent ces drogues légales ont fleuri ces dernières années, et ils ont évidemment trouvé la parade à l’interdiction de la kétamine en Europe. Son nom : la Méthoxetamine ou MXE. Vendue depuis au moins trois ans sur ces sites internet, cette kétamine modifiée, fabriquée principalement en Chine et en Inde, a connu un vif succès au Royaume-Unis, au point de détrôner la « special K » de son statut de reine des dissociatifs. Les usagers la décrivent comme similaire à la kétamine en de nombreux points, bien qu’elle ne déclenche pas de « k hole » (le paroxysme de la dissociation, où corps et esprit se désolidarisent). Ses effets sont aussi décrits comme plus puissants et de plus longue durée. Autre différence de taille, son prix. Alors qu’un gramme de kétamine se négocie entre 30 et 60 euros, ces sites de RC proposaient la Méthoxétamine à 25 euros le gramme et même 15 euros à partir de 10 grammes achetés (principe dégressif oblige…). Tant et si bien qu’il y a encore deux mois, on trouvait plus de Méthoxétamine que de Kétamine dans les night clubs de Londres ou de Glasgow. De plus, ces nouveaux dealers légaux de l’ère numérique n’entendent pas se cantonner à leur marché local, bien au contraire. Ces sites ont des ambitions internationales et vendent ces produits dans tous les pays du globe. Il suffit de renseigner une adresse de livraison et un numéro de carte bancaire, et le client reçoit son poison sa commande dans sa boite aux lettres en quelques jours.
Nous ne disposons d’aucune statistique sur la consommation de « kéta-likes » légaux en France, mais à en croire le gérant de l’un de ces sites anglais, 30% de ses ventes partiraient pour l’hexagone. Il existe deux types d’usagers de ces substances : ceux qui savent que ce n’est pas de la Kétamine, mais l’un de ses substituts légaux, et les autres, qui pensent réellement prendre de la kétamine, ces produits leur ayant été vendus comme tel. Car on imagine sans peine qu’à un prix aussi dérisoire, avec une telle disponibilité, le tout sans le moindre risque légal, la tentation était trop forte pour de nombreux dealers de vendre de la Méthoxétamine pour de la Kétamine. D’ailleurs, avant même la commercialisation de la méthoxétamine, une part importante de la kétamine saisie par les douanes et les forces de l’ordre contenait en réalité de la Tilétamine, un anesthésique de la même famille que la kétamine aux effets similaires.
La Méthoxétamine fut – du point de vue de ceux qui l’ont commercialisé - une véritable poule aux œufs d’or. Comme elles l’avaient fait pour la Méphédrone en 2009, les autorités sanitaires de sa Majesté ont décidé d’en interdire la vente pendant une période d’au moins un an. Le temps, ont-elles expliqué, de faire des recherches plus approfondies sur ses effets à moyens/longs termes. Cependant, le simple fait d’en interdire la vente ne veut pas dire qu’on ne trouve plus de Méthoxétamine. Elle est toujours présente, mais vendue cette fois sous le manteau, plus chère et coupée. En effet, comme ce fut le cas pour la Méphédrone, les autorités compétentes annoncèrent l’interdiction à venir plusieurs semaines à l’avance, ce qui conduisit certains dealers à constituer des stocks très importants dans le but de les revendre une fois la loi entrée en vigueur.
La Méthoxétamine fut donc interdite. Qu’à cela ne tienne, les narco-chimistes se devaient alors de trouver une solution pour compenser ce manque à gagner, afin de répondre aux attentes d’une clientèle acquise à la cause des dissociatifs et frustrée de se voir interdire le libre accès à la Méthoxétamine.
Entre avril dernier (date de l’interdiction de la vente de méthoxétamine) et aujourd’hui, ces sites anglais et leurs sous-traitants asiatiques se sont remués les méninges pour organiser la riposte. Il leur aura fallu moins de deux mois pour contre-attaquer. En effet, depuis quelques semaines, nous connaissons le nom de la molécule censée faire oublier la Kétamine et la Méthoxétamine. Ces sites l’annoncent d’ailleurs sur le net comme on annoncerait l’arrivée du Messie. Il s’agira de la 2-MEO-Kétamine, ou encore Méthoxykétamine ou Dinoket. Il est en outre étonnant de constater le nombre pléthorique de sobriquets qui existent déjà pour la nommer (à l’instar des autres drogues de synthèse légales, qui ont toutes porté divers noms commerciaux comme « purple bombs », « Haze Incense », « Funky Buddha »…). Cette diversité de noms n’est en fait qu’un leurre de plus pour dérouter le consommateur et le tromper sur le produit qu’il achète réellement. De nombreux sites affublent donc cette molécule d’un petit nom commercial bien de chez eux.
Encore plus pervers, ces sites ont fait le choix d’affiner leurs formules en fonction des comptes rendus de clients béta-testeurs, qui reçoivent des échantillons (les fameux « samples ») et acceptent de tester la substance à différents stades de son développement et d’en décrire les effets.
Toujours est-il que la commercialisation de cette nouvelle Kétamine est imminente. Certains sites l’annoncent pour début août et, comble de l’ironie, s’excusent du retard auprès de leurs chers clients (voir image ci-contre) en renvoyant la faute aux douanes britanniques, qui seraient, selon eux, trop zélées et procédurières au moment du dédouanement des Research Chemicals… No comment.
Il nous semble donc impératif que nos autorités sanitaires mettent en place une réelle politique de prévention à propos de ces nouvelles drogues, faute de quoi, la France sera elle aussi le théâtre d'évènements tragiques (comme les décès imputés à la méphédrone aux Royaumes-unis) et verra se développer sur son sol le même type de petits e-commerces aussi dangereux que légaux.
R.N.