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L’arrêté du 27 juillet dernier signe la fin de l’hypocrisie et de la tolérance vis-à-vis d’une partie des Designer Drugs, en ajoutant à la liste des substances classées comme stupéfiants un bon nombre des cathinones de synthèse vendues jusqu’à lors sur internet en toute légalité. S’il faut bien évidement saluer cette avancée, force est de constater que du côté des webdealers européens, rien n’a vraiment changé.
Souvenez-vous, c’était il y a deux ans, l’interdiction de la méphédrone (l’ex blockbuster des drogues légales) avait fait grand bruit en France. En réalité, l’interdiction de cette cathinone de synthèse sur le territoire français avait été décidée principalement par mimétisme avec le Royaume-Uni où la consommation de cette substance avait pris des proportions endémiques, jusqu’à provoquer la mort de plusieurs personnes. Quelques semaines après son interdiction, la France l’ajouta elle aussi à sa liste des stupéfiants, avant que bon nombre de pays de l’Union Européenne ne suivent à leur tour le mouvement.
Après l’avis de la Commission Nationale des Stupéfiants et Psychotropes, rendu le 16 juin dernier, et sur proposition du Directeur Général de l’Agence Française de Sécurité Sanitaire, la décision a été prise d’étendre l’interdiction à toute molécule dérivée de la cathinone, ses sels et ses stéréoisomères. En effet, depuis l’interdiction de la méphédrone en Europe, les sites internet qui commercialisent ces drogues légales s’étaient évertués à lui trouver des remplaçantes en modifiant légèrement la molécule initiale et ainsi contourner la réglementation.
Certes, les mauvaises langues diront que c’est chose vaine, car si tôt les interdictions prononcées, ces mêmes sites ne tardent jamais à développer et commercialiser d’autres drogues légales, peut-être même encore plus dangereuses. Ce n’est probablement pas faux, mais en aucun cas cela ne peut constituer une raison valable pour laisser faire. Rappelons tout de même que ces dérivés de la cathinone possèdent une structure analogue à l’amphétamine, dont on connaît le pouvoir addictif et la neurotoxicité. Cette interdiction aura donc au moins le mérite d’en finir avec une certaine forme d’hypocrisie vis-à-vis de ce type de produits.
Cette prise de conscience, bien qu’un peu tardive, aura aussi eu le mérite de rassurer (un peu) les acteurs français de la prévention, tant le problème des drogues légales a pris de l’ampleur ces trois dernières années. Espérons que cela sonnera durablement le glas d’un manque patent de réactivité législative vis-à-vis de ce phénomène. Espérons également que cela portera un coup dur à cette narco-industrie, qui continue presque impunément à commercialiser des drogues dont on ne sait rien des effets à moyen et long-terme, mais dont on peut cependant présager le pire.
Plusieurs facteurs expliquent d’ailleurs pourquoi ces drogues stimulantes sont potentiellement encore plus dangereuses et addictives que d’autres drogues plus connues.
Le premier facteur est celui de leur coût. Avec en moyenne 20 euros le gramme (contre 60 pour la cocaïne et le MDMA), leurs prix sont non seulement très attractifs, mais de plus, ils sont dégressifs en fonction des quantités achetées. Des sachets de 1, 5, 10 ou 20 grammes (voire beaucoup plus encore) sont donc proposés à la vente. Plus le sachet est gros, plus le prix du gramme baisse, ce qui pousse mécaniquement le client à commander davantage. Sur certains produits, nous avons observé une baisse de 75% du prix au gramme, entre la plus petite et la plus grande quantité achetable. Avec de pareilles méthodes de grossistes, il ne leur manque plus qu’un stand à Rungis ! Les prix étant tout aussi agressifs que les produits eux-mêmes, on peut donc largement supposer que les quantités commandées par chaque client ne font que croitre, et lorsque l’on sait qu’avec ce genre de stimulants, une ligne en appel souvent une autre, la tentation de continuer à consommer sans être limité par la quantité de drogue disponible constitue un réel danger.
Un autre facteur est l’utilisation de plus en plus répandue de ces stimulants de synthèse dans le but d’être plus productif au travail, et non plus seulement à des fins récréatives. Or, lorsque la consommation de drogue se mêle aux exigences professionnelles, l’addiction devient plus forte, plus irrépressible, et il est alors encore plus difficile de décrocher.
Depuis le 27 juillet, il est donc (normalement) interdit de commander et de se faire envoyer par la poste tout dérivé de la cathinone figurant sur cette liste, comme la Methyl-Meth-Cathinone (3MMC), la méthylone, la butylone, la buphédrone, la MDPV, la naphyrone, la pentédrone ou encore les 3 & 4-FM.
Malheureusement, bon nombre de ces substances occupent encore la tête de gondole de la plupart des webshops spécialisés dans les drogues légales. Pourtant, avec cette interdiction, c’est au moins le tiers des produits vendus sur ces sites qui ne devrait plus pouvoir être acheté par les résidents français, et donc autant de chiffre d’affaire en moins pour ces dealers « légaux ».
Certes, nous pouvons donc nous réjouir de cette interdiction quasi-exhaustive des « méphédrone-likes », mais nous devons rester attentifs à ce que cette interdiction soit bien respectée.
Et c’est tout le but de cet article, car certains pourraient se demander pourquoi nous réagissons à cette interdiction plusieurs mois après son entrée en vigueur.
Tout simplement parce que malgré cela, la France semble rester une destination sans problème pour ces sites de webdeal, qui garantissent à leurs clients d’être livrés sans anicroche.
Ce matin, nous avons cherché à savoir s’il est encore possible de commander depuis la France sur l’un des principaux webdealers, et cette tentative nous a vite fait déchanter. Près de quatre mois après l’interdiction de ces produits, ce site continue sans vergogne à envoyer ces dérivés de la cathinone en France.
Pourtant, malgré une organisation complexe et quasi-mafieuse (siège social à Chypre, compte bancaire aux iles Canaries, site internet hébergé au Royaume-Uni, expéditions depuis les Pays-Bas et le Portugal etc.), l’ensemble des pays impliqués dans ce commerce se trouve en Union Européenne.
Pourquoi la France ne proteste-t-elle pas auprès de ses partenaires européens, afin d’interdire toute expédition vers notre pays, ou encore pour interdire toute transaction bancaire avec ces sociétés lorsque le paiement vient d’une banque située sur le territoire français ?
Serait-il à ce point difficile de s’harmoniser ? Pourtant, les grecs vous diront que l’on peut tout à fait piloter à distance l’ensemble de l’économie d’un des pays de l’Union depuis Bruxelles. Bloquer quelques transactions financières ciblées et géo-localisées à la source ne devrait donc pas représenter un Everest insurmontable. Encore faut-il faire preuve d’un minium de volontarisme.
La fin de l’hypocrisie, oui, sur le plan législatif, mais en pratique, il reste encore un sacré travail à faire !
R.N.